MADRID – 08/06/2014 Les Miuras donnent à la Feria un final torista de qualité.

C’est à Miura que revient la responsabilité de clôturer San Isidro. Une date depuis longtemps réservée à Victorino. Le changement de date de Séville n’avait pas porté bonheur aux ganaderos de Zahariche. Aujourd’hui ce fut le contraire. La corrida de Miura a fourni trois exemplaires braves et propices au toreo. Les trois toreros ont eu un de ces exemplaires et n’en ont pas profité pour triompher. Les Miuras étaient magnifiquement présentés et tous cinquenos.

Rafaelillo, torero de Madrid, tire son unique cartouche avec les Miuras. Larga cambiada à genoux pour dire ses intentions. Le Miura est distrait et manque de fixité (fijesa). Piqué fort il pousse longuement sous le cheval. Il saigne abondemment mais retourne en brave de loin et met la tête. Le toro garde de la vivacité en banderilles et la tête relevée pour empêcher la pose des palitroques. Il passe dans le premier muletazo de tanteo puis raccourci sa charge. Dans les derechazos il tire un derrote en sortie de passe. Rafaelillo est en mode efficace et engagé. A gauche le toro est rebrincado (proteste). Le Matador insiste avec dignité. Le toro est maintenant arrêté et ne répond même pas dans la tentative de macheteo. Pinchazo en entrant trois fois comme un lion puis demie lame en bonne place. Descabello. Silence.
Le quatrième Miura pour Rafaelillo se déplace avec classe dans la cape mais les capotazos ne décollent pas. Le Miura combat fort et par à coups sous une mauvaise pique, en arrière et rectifiée encore en arrière. Placé loin le toro galope pour se faire piquer sur le flanc. Une grande paire classique de José Mora, la premiëre, de poder a poder, en laissant démarrer le Miura. Brindis au public. Rafaelillo après tanteo prend la gauche. Il est serein mais le toro trébuche. La série d’après est excellente, compas ouvert, par le bas, mettant en valeur l’embestida du toro. La suivante va a menos, muleta touchée à mi hauteur. A droite le toro est plus compliqué. Le public s’impatiente. Une dernière tentative à gauche ne donne rien. Espadazo contraire. Mort en brave du Miura. Palmas au toro. Silence.

Castaño torée à la cape comme s’il s’agissait d’un Domecq par véroniques templées. Le toro a d’évidentes qualités. Le picador dépassé pique mal, le toro pousse et donne un peu de la tête. Il retourne en brave pour une bonne pique cette fois. Replacé loin il s’élance à nouveau pour recevoir un troisième châtiment trasero. Il galope en banderilles. Énorme tiers de Banderilles d’Adalid et Sanchez pour honorer la bravoure du toro. Castaño s’avance aux medios muleta à droite. Série émouvante car le toro galope. Le cercle se ferme car la main est à mi hauteur et se fait toucher en deux séries. A gauche le toro est templado mais s’arrête en cours de passe. Encore à droite Castaño se fait toucher la muleta dans chaque passe. Nouvel essai à gauche infructueux. Retour à droite mais rien n’y fait, il y a une sensation de gâchis compte tenu des qualités apparentes du toro. Entière tendida et desprendida. Descabello. Ovation au toro. Sifflets.
Castaño qui a besoin d’un desquite voit son quinto renvoyé aux toriles pour faiblesse. Le sobrero est de Fidel San Roman, porte le n° 13 et a cinq ans. Les deux protagonistes ne s’entendent pas à la cape. Le bicho pousse longuement sous la vara. Il y retourne avec alegria. Excellente deuxième paire d’Adalid et brega de Marco Galan. Castaño se fait avertir dès les premiers derechazos. Puis à gauche il s’aide de l’épée. Le toro relève la tête en cours de passe. La suite est une succession de passes où le torero a perdu envie et tranquilité. Pinchazo sans passer la tête. Entière delantera. Deux descabellos.

Le torero Catalan Serafin Marin voit sortir des chiqueros un Miura hésitant qui ne lui inspire rien au capote. Le Matador laisse son picador mal piquer en deux rencontres, le toro n’étant pas mis en valeur. Bonne prestation de Curro Robles aux banderilles. La faena débute en tablas, à droite. Marin se rend compte que le toro se déplace et a du temple. Dans la première série, un derechazo énorme met l’eau à la bouche. Les séries sont entrecoupées aux torts partagés, mauvaise distances de Marin et toro allant a manos dans les séries. À gauche l’animal a beaucoup de classe et humilie, Serafin n’attaque pas mais joue avec les vuelos que le toro suit par le bas. Dernière série à gauche citant de face, une par une terminée par trincherilla et desprecio. Passes de adorno à droite sans épée et sans effet. Pinchazo hondo, avis, descabello. Palmas au Toro. Silence majoritaire.
Le dernier toro de la Feria 2014 est applaudi. Il galope et humilie mais montre aussi des signes de faiblesse. Serafin Marin le déplace. La pique en arrière et en pompant n’arrange rien. Le picador laisse la pique accrochée dans le dos du toro à la deuxième pique portée au même endroit que la première. Brindis personnel. Le bicho a du mal à avancer. Il tire des hachazos inopinés sur les deux cornes, après avoir humilié à l’occasion. Serafin essaye avec la muleta en retrait et en se croisant à droite, sans succès. A gauche le Miura prend quelques naturelles une par une dans l’impatience générale. Le final droitier n’apporte rien de plus. Pinchazo et entière basse. Avis. Descabello. Silence. René Philippe Arneodau.

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