MADRID 20/05/2012 La corrida qui ne devait pas avoir lieu.

Je ne conçois pas rendre compte de la corrida du 20/05 sans mettre en avant ce qui a été l’élément essentiel, primordial, marquant de cette corrida dans les plus importantes arènes du monde, à savoir l’irresponsabilité indigne des organisateurs et des autorités chargées du bon déroulement du spectacle.  Cette corrida ne devait pas avoir lieu pour diverses raisons et dans cette responsabilité il convient d’inclure les Maestros du jour et le public.

Pour pouvoir organiser cette corrida il aura fallu reconnaitre 39 toros.  Rien que cette information aurait du mettre en doute la tenue du spectacle.  Imaginez un instant qu’il ait fallu reconnaitre plus de six corridas pour arriver à trouver une course pour Madrid en remplacement de celle de Peñajara.  Quelles influences et quelles guerres internes peuvent justifier un tel fiasco ?  Quel manejo de dernière heure auront subis les toros lidiés ce jour, fundas, transport. S’agissait-il du même lot renvoyé au campo il y a quelques jours ?

Ensuite, il faut savoir qu’à l’heure du paseo il pleut fortement et la piste est déjà en piteux état.  La première réaction des responsables est de reporter le début de la corrida de 15 minutes.  Pas pour travailler à l’amélioration de la piste, elle ne fut pas touchée car il n’y avait rien à faire.  Alors pourquoi ?  En espérant qu’en un quart d’heure la piste serait en meilleur état ?  Ce fut le contraire car il pleuvait.  Rien de logique et au bout du compte on commence ce spectacle qui, comme on pouvait le craindre allait se transformer en lutte contre le conditions atmosphériques, leurs conséquences en piste et un lot de toros devenant très compliqué à combattre dans ces circonstances.

Les trois Maestros qui auraient pu s’opposer à la tenue du spectacle ont décidés de toréer.  Les trois ont été dignes chacun dans son style, car, dans des conditions compliquées comme celles-ci, chacun fait appel à ses techniques de base habituelles.  Le lot de toros de Guardila Fantoni fut lourd, de présentation impressionnante, mais pas beau.

El FUNDI faisait aujourd’hui sa despedida aux arènes de Madrid.  Il fut toute l’après midi en FUNDI, essayant par tous les moyens de tirer quelque chose de ses opposants.  C’est à l’épée que les choses se sont compliquées, particulièrement au second, brindé au public et qu’il verra retourner au coral après avoir écouté les trois avis.  Cette seule image est le signe du fiasco de l’organisation de ce jour, car qui peut un instant penser qu’El FUNDI ait pu en arriver là par manque de professionnalisme ou de recours.  L’Empresa lui propose d’ailleurs une nouvelle date de despedida pour la feria d’automne.

Uceda LEAL est celui qui a le mieux toréé ce jour dans un style classique et sérieux avec des passages au capote qui resterons comme parmi les meilleurs de la feria.  A la muleta il n’a pas fait de compromis et a connu des passages des deux mains d’excellent niveau compte tenu des conditions.  Lui aussi, le Maestro connu pour ses épées d’une efficacité absolue, a entendu les avis par manque de réussite, jusqu’à deux avis à son second.

Ruben PINAR a toréé ses Guardiolas comme il le fait toujours, à savoir en se croisant sur les premiers muletazos puis en se positionnant ostensiblement fuera de cacho sur les muletazos suivants.  Cette technique appliquée aux Guardiolas l’a mis en difficulté en certaines occasions ce qui l’a amené dans ces cas à toréer muletazo par muletazo en se repositionnant.  En d’autres passages il a réussi à imposer sa technique en faisant en sorte que ses opposants ne voient que la muleta, réussissant ainsi à mettre les monstres dans des tourniquets appréciés du public transi et mouillé.

Quand aux Guardiolas, sous réserve des remarques faites plus avant, il convient de préciser qu’ils n’ont pas offerts d’embestidas par le bas, pas d’embestidas franches, pas de combat spectaculaire au cheval.  Presque toutes les embestidas étaient à mi hauteur et le plus souvent au pas.  Mais faut-il juger ce lot en fonction de son comportement ou en fonction des circonstances les ayant conduits ici.

Nous restons dans l’attente d’un retournement de situation à Las Ventas.

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