Bilbao. 3ème de Aste Nagusia – 22 août 2022 – Interminable et soporifique novillada malgré l’intérêt des novilleros Victor Fernández (une oreille) et Jorge Martínez. Mario Navas coupait aussi une oreille au 6ème…

Lorsque le spectacle d’une corrida de toros dure trois heures comme ce fut le cas de la novillada d’aujourd’hui avec, en plus, par intermittence, le jeu d’ouvrir et fermer le parapluie pour cause de txirimiri, c’est au-dessus de la patience et de l’indulgence des aficionados les plus endurcis. Les trois novilleros, qui faisaient leur premier paseillo à Vista Alegre,  Victor Hernández, Jorge Martínez et Mario Navas participaient à cet ennui avec la collaboration des novillos de José Cruz (Origine JP Domecq via Daniel Ruiz) qui n’apportaient pas l’étincelle – la chispa – la transmission pour compenser l’atmosphère maussade de la météorologie ambiante. Seul le 4ème, semblait réunir les conditions pour gratifier d’une note positive à la novillada, monrtant un fond de casta, un animal de nom « Emperador » de meilleur poids que ses congénères – 497 kg – qui poussait fort sous la première pique, allait au cheval d’égale manière pour ne recevoir qu’un léger châtiment au deuxième assaut, et qui, durant la faena manquait de continuité dans ses charges et passages dans la muleta de Victor Hernández. Certains demandaient la vuelta al ruedo pour cet exemplaire qui ne la méritait pas… Les autres affichaient, pour la plupart des faiblesses de pattes et le sobrero sorti 3ème bis, léger de 441 kg, supportait le traitement exquis de Jorge Martínez pour ne plus flancher et permettre une faena dont on doutait de l’issue favorable dès sa sortie flageolante.

Victor Hernández, récent rescapé d’une blessure d’une blessure d’il y a trois jours à Almería, coupait une oreille du 4ème, qui ne montrait rien dans la cape du jeune torero de Guadalajara, mais fonçait au cheval et poussait fort surtout à la première rencontre. Des statuaires de réception liées et passe de poitrine au novillo, tardo, qui ensuite avait des  démarrages secs. Les charges du josé-cruz étaient irrégulières, tantôt se réservant, tantôt chargeant avec vigueur, permettant l’enchaînement des passes. Tout le mérite revenait à Victor Hernández de ne pas se démonter pour lier les passes lorsque l’occasion se présentait. La fin de faena révélait un certain sens de la lidia pour terminer par les inévitables bernadinas. La faena trop longue était avertie d’un avis avant de monter l’épée pour un trois-quarts de lame qui provoquait l’hémorragie buccale… L’oreille demandée était généreusement accordée et le président, fort justement, ne montrait pas le mouchoir bleu… que certains demandaient. A son premier, Victor Hernández se heurtait à un novillo dont la principale caractéristique était d’atteindre, topón, et accrocher le leurre, cape ou muleta. Il y parvenait de telle sorte qu’atteignant son objectif, il passait – salterillas ratées et accrochées – mais protestait lorsque, par exemple, la muleta lui était retirée du mufle et même il se serrait vers le jeune matador. La succession d’enganchones décourageaient le jeune novillero qui devait en finir et portait une bonne estocade.

Jorge Martínez voyait son premier novillo rentrer au corral par suite d’une faiblesse évidente accentuée par une cabriole. Le sobrero n’était guère mieux et le picador de service ne « mettait pas les cordes » de la puya… Le début de faena n’augurait rien de bon par suite de fléchissements successifs du train avant du novillo, le président ayant gardé son mouchoir vert ! Malgré ces conditions défavorables, Jorge Martínez améliorait peu à peu son trasteo, les accrochages de muleta disparaissaient et venaient des séries liées des deux côtés, meilleures sur la droite  avec une passe en redondo de presque 360˚. La faena durait et durait et sonnait un avis avant de prendre l’épée pour l’estocade. Trois-quarts de lame qui sortait toute seule, mais elle était suffisante.

                               

Le colorado ojo de perdiz qui sortait 5ème présentait de belles hechuras. Il était reçu par de belles véroniques mais aussitôt il s’arrêtait. Ensuite il fonçait sur le cheval pour un marronazo – le picador était Álvaro Marrón, cela ne s’invente pas – Le jeune torero de Totana (Murcie) amenait le novillo pour lui servir des passes de belle facture, le novillo répétait sans trop d’intérêt, ne transmettait rien, mais Jorge Martínez déployait tout son talent : il est sans doute le torero de sa génération qui torée le mieux avec toutefois un manque d’éclat (accentué ce jour par la grisaille et couleur du sable du botxo), le temple étant une de ses qualités. Une fois de plus, sa faena s’éternisait. Un avis après un pinchazo et une lame tombée basse.

Mario Navas, de Valladolid, mais de l’école taurine de Málaga, novillero peu connu et de récent passage aux novilladas avec picadors, coupait une oreille au 6ème après une faena insignifiante, non exempte de bonne volonté et de bonne attitude dans les passes fondamentales. Le novillo ne se prêtait pas à grand-chose, entrant dans la muleta sans classe malgré la répétition des premiers derechazos avec hachazo en fin de passes et accrochage de l’étoffe. A la fin, des circulaires inversées et des luquecinas !! L’estocade un peu tombée roulait le novillo. A son premier, de nom « Alcohólico »… !, plus corpulent et mieux fait, était réceptionné par des véroniques, jambe fléchie et recevait deux bonnes piques de Pedro Itturalde. La faena  et les charges courtes du novillo, sobre et mou (esp : soso), qui passait bien sur la corne gauche, n’enthousiasmaient personne. Les multiples pinchazos finaux , encore moins.

Victor Hernández : Légère ovation ; un oreille. Jorge Martinez : un avis et saluts ; un avis et silence. Mario Navas : silence ; une oreille ?? Marcos Prieto de la cuadrilla de Victor Hernández saluait après deux bonnes paires de banderilles au 1erPedro Itturalde applaudi au 6ème, bien piqué. Txirimiri intermittent. 1/10ème d’arène…

Georges Marcillac

Photos BMF

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