Madrid 5 octobre 2023 – 3ème de la Feria d’Automne – Guillermo García Pulido et un de Fuente Ymbro seules notes positives d’une affligeante novillada.

La deuxième novillada du cycle de la Feria d’Automne annonçait deux novilleros tolédans déjà connus du public madrilène, Guillermo García Pulido et Jorge Molina, accompagnés de Cristiano Torres de Zaragoza dont c’était la présentation à Las Ventas. Les novillos étaient de Fuente Ymbro, très en dessous de leur réputation et offraient une image très décevante et n’aidaient en rien les jeunes toreros. De présentations acceptables pour Madrid, homogènes de poids échelonnés de 490 à 515 kg, armés cornidelanteros sauf le 2ème et 6èmecornialtos. Seul le 2ème qui affichait certains défauts, distraction et même faiblesse des antérieurs, permettait néanmoins à Guillermo García Pulido de développer son toreo décidé et affirmé, sans trophée aujourd’hui, exception à tous ceux glanés tout au long de la saison qui s’achève.

Guillermo García Pulido touchait un novillo d’allure vive à son entrée en piste, avec un léger cabeceo dans la cape, sans fixité après. Il sortait suelto du premier contact avec la pique, ratée ensuite rectifiée, recevant un picotazo ensuite.Il n’était donc quasiment pas piqué. Les deux séries de derechazos du début de faena  montraient que le novillo avait une bonne charge sur sa corne droite, que le torero toréait bien avec mando et temple mais sa position détachée de la trajectoire du novillo enlevait aux muletazos l’intérêt de leur joli dessin. Sur la gauche, ce n’était pas aussi bien, le novillo semblait subitement vidé de toute force pour charger. Malgré cela, quelques naturelles de plus confirmaient le métier de GGP, ayant résolu avec mando la difficulté que représentait la faiblesse de l’animal. Sonnait un avis. Quelques gestes démonstratifs inutiles devant un animal sans réaction précédaient un pinchazo et une estocade un peu tombée. Le 5ème devait être assujetti à la cape au centre du ruedo par des capotazos par le bas et delantales. Après la première pique, il donnait des signes de mansedumbre, sortait suelto de la première pique et bataillait sous la deuxième, soutenue par le picador de service. La faena de muleta était marquée par la succession de passes intermittentes qui se dégradaient sur la fin. GGP, bousculé à l’issu d’une passe était repris au sol, sans dommage. Le novillo se retournait sans trop de vigueur après chaque passe… Des bernadinas en terminaient avec cette faena inégale avant un pinchazo (tentative a recibir??) et une estocade caídilla. Un avis.

Jorge Molina, en deuxième position de l’escalafón des novilleros est donc un torero déjà affirmé dans sa jeune carrière mais l’apparente facilité de son toreo est loin de susciter émotion ou intérêt. Il ne fut pas très aidé par ses deux novillos. Le 1er exhibait, dès sa sortie du toril, un manque de codicia, grattant le sol, ne transmettant rien dans le peu de charges qu’il dispensait, toutefois “humilié” parfois dans des derechazos “templés” ou naturelles courtes. Estocade tombée. Au 4ème, on retrouvait le même répertoire de passes incomplètes car le novillo s’arrêtait même à moitié passage dans la muleta, mirón, ou se retournait sans vivacité mais sûrement. Là aussi la faena se prolongeait sans intérêt. Estocade, caída, à la deuxuième tentative.

Cristiano Torres n’a pas encore dix-huit ans et il est sans doute un des plus jeunes de l’escalafón. Il ne faisait rien de bon à son premier, voulant trop en faire à un novillo qui eut le meilleur comportement sous le cheval et…la pique, poussant et mettant les reins. Le cite à genoux, exagéré. venait après le brindis rapporté par le programme de télévision OneToro. Le jeune Cristiano proclamait, audacieux et effronté, qu’il était venu à Madrid “pour devenir riche”! C’est dire les intentions du débutant pour lequel la gloire semblait être son objectif principal et les supposées retombées économiques qui naturellement en découleraient… Pour l’instant, sa richesse étant une fort louable ambition…  mais il aurait fallu que le fuente-ymbro 3ème l’y aidât. Cristiano faisait tout et n’importe quoi, muleta accrochée, novillo quasiment arrêté et se défendant. Suivaient un arrimón peu opportun ni élégant et plusieurs pinchazos – un avis – et une entière verticale. Plus rasseréné au 6ème, l’Aragonais se mettait à toréer de manière plus conventionnelle, par des véroniques de réception à un novillo costaud, qui mettait bien la tête dans la cape et plus tard dans la muleta par naturelles. La faena,  entrecoupée de cambios et passes dans le dos, permettait de discerner quelques qualités prometteuses du jeune Christiano, des naturelles longues, courant la main, surtout de l’aplomb et aguante des manoletinas à genoux en conclusion d’une prestation qui laissait quelque espoir pour une nouvelle apparition l’an prochain, Il signait sa faena de la meilleure estocade de la soirée.

            

Jorge Molina: un avis et silence aux deux. Guillermo García Pulido: un avis et saluts; un avis et silence. Cristiano Torres: un avis et silence; silence.  De la cuadrilla de Cristiano Torres se faisait remarquer Rafael González à la brega au 3ème et aux banderilles au 6ème en compagnie de Manuel de los Reyes, de surcroît efficace puntillero . 13.757 spectateurs.

Georges Marcillac

Photos Plaza 1

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