MADRID 16/05/2012 Une autre corrida sans casta (El Montecillo) et une oreille à l’arrachée pour FANDIÑO.

Il faut reconnaître à Ivan FANDIÑO sa détermination, sa rage de vaincre.  Mais pour que cette force de caractère puisse s’exprimer, le Torero a besoin d’un opposant qui mette ses efforts en valeur.  La corrida d’El Montecillo  avait les mêmes symptômes que les corridas antérieures, un manque de caste et d’intérêt pour le combat.  Il est troublant que tant de ganaderias aient des toros aux comportements similaires.  Le seul point commun entre eux est le manejo, ce que décrivait André VIARD dans son Editorial de ce jour.  C’est triste, mais il y a de quoi espérer.  En effet si c’est bien la raison, il serait possible d’y remédier rapidement en cessant tout ce qui peut entraîner le manejo de toros avant le combat.  Et que les ganaderos ne disent pas que ce sont des contraintes économiques qui imposent ces excès de contact,  car en continuant comme aujourd’hui ils vont créer des désastres économiques bien plus grands.

Les toros d’El Montecillo étaient grands, lourds, serios mais aucun n’a été applaudi  à son arrivée en piste.  Le public sait bien que les excès de poids ne sont en rien propices au combat.  La corrida de la Prensa a fait un quasi plein.  La Infanta était présente en Barrera.  Il a été gardé une minute de silence en mémoire de Joselito El Gallo.

El CID s’est coltiné un premier bovin qui met la cara dans le capote sans entrega et le capoteo est sans emotion.  Le Montecillo reste longtemps sous le peto sans vraiment combattre mais se ressent tout de même de l’épreuve. JIMENEZ effectue un quite par chicuelinas en se replaçant entre chacune d’elles pour ré-intéresser le toro.  Ce dernier saigne abondamment. Il se raja dès les premières passes et va vers le centre.  El CID va insister, sans succès, espérant le mettre dans le muleta.  Une entière légèrement en arrière et 3 descabellos.  Son second, un tio haut, long, cornalon est distrait au capote, sortant des passes tête en l’air. Le tiers de vara est celui d’un manso cherchant à faire le tour du cheval et s’employant peu, de profil.  Dans la muleta d’El CID le toro va et vient sans emotion.  La meilleure série du CID est à droite en mileu de cette courte faena. Il mettra beaucoup de temps à placer le bicho pour porter une estocade habile après un premier pinchazo. Aviso avant puntilla.

Cesar JIMENEZ touche un premier adversaire bas, capacho, un peu gras.  Il va aux capes en pensant à autre chose.  Parfois il humilie et alors sa faiblesse devient visible.  Lui aussi cherche à faire le tour du cheval.  FANDIÑO réveille la Plaza par un quite en Gaoneras serrées.  Comme son prédécesseur ce Montecillo va et vient.  JIMENEZ arrive à placer un cambio de mano et un pecho lents et longs pour finir la première série.  En milieu de faena Jimenez arrive a lier à gauche en améliorant sa position.  Puis il termine à droite un ton au dessus du début de faena.  Epée trasera et caida, aviso et descabello.  Le quinto de la tarde humilie au capote mais ne répète pas.  Manso en varas il n’est pratiquement pas piqué.  Le toro abandonne dès la deuxième série à gauche.  Jimenez essaye de le forcer en vain et termine par macheteo.  Pinchazos dont le dernier profonds met un terme au combat.

FANDIÑO est là.  Il le montre par son attitude.  Son premier est bas, serieux, un peu gras et capacho.  Il se freine dans le capote et fait des petits sauts.  Bien que manso au cheval, Fandiño le fait peu piquer.  Le toro vient de loin au début et galope.  Fandiño lui donne la distance mais l’embestida est sans classe.  A la troisième série le bicho se raja et la faena va a menosPinchazo profonds, tombé et atravesado.  Le toro fait un demi tour de piste  avant que le Maestro ne puisse lui replacer une épée identique.  Descabello. Le dernier de la course est grand, capacho.  Il attaque avec velléité et Fandiño ne s’accouple pas avec lui au capote.  Le picador Rafael Agudo tombe du cheval sur le toro, heureusement sans mal.  Le toro n’a pas non plus été beaucoup piqué.  Dès le début de faena Fandiño aguante les attaques vivaces dans deux série droitières liées.  Puis les défauts du bicho apparaissent. Il reste dans la passe ou se colle à gauche alors que la faena baisse d’un ton mais émeut par l’aguante du torero. Il termine à droite dans une série a menos en trois parties mais toujours vaillant.  Une entière caida en entrant avec sincérité déclenche une pétition et l’octroi d’une oreille.

C’était bien quand les bichos étaient à la Venta del Batan plusieurs jours avant les corridas et sans fundas.  Aujourd’hui on ne peut plus les admirer ni là bas, ni dans la plaza.

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