La saison taurine 2021 est lancée. Enfin !

La Temporada 2021 a démarré sur plusieurs fronts en ce dimanche Rameaux avec une entrée en matière dès la veille. Aussi bien les canaux de télévision de Toros Movistar et de Castilla-la-Mancha ont diffusé au total trois corridas de toros. Commençons par celles de Jaén et de Morón de la Frontera où étaient présentées une corrida de Victorino Martín organisée par Tauroemoción (Alberto García) et une autre de six élevages différents par Lances de Futuro (José María Garzón), deux empresas indépendantes qui se sont désolidarisées du syndicat ANOET. Deux empresas dont on doit reconnaître et féliciter l’esprit d’entreprise dans les conditions difficiles que l’on sait en raison des restrictions sanitaires et public réduit à 1500 et 1000 personnes respectivement avec une réponse très satisfaisante des aficionados exclusivement andalous car en Espagne on ne peut pas dépasser les limites de la communauté autonome pour les déplacements.

Jaén – 27 mars 2021 – Les toros de Victorino Martín et Alberto Lamelas.

La corrida de Victorino Martín bénéficiait d’un accessit pour l’ensemble des toros présentés et de leurs comportements variés. Un très bon toro le 5ème , un 3ème qui se désunissait après deux bonnes séries d’Alberto Lamelas, un 6ème costaud bien piqué par David Prados. Rafael Rubio « Rafaelillo » reprenait l’épée après plus de dix-huit mois d’interruption et convalescence après sa grave blessure de Pampelune de juillet 2019. Rubén Pinar complétait l’affiche. « Rafaelillo » paraissait – et c’est normal – un peu nerveux à son premier qui avait les caractéristiques des victorinos, retour rapide en fins de passes, plus compliqué le 4ème sans vraiment lui administrer une faena digne de l’oreille qu’il recevait de sympathie pour son retour… Il faut reconnaître que, la façon de châtier systématiquement par le bas ses toros, d’entrée de faenales empêche dans bien des cas de développer des charges plus «agréables».  Alberto Lamelas coupait une oreille à son premier après une faena volontaire  et il aurait pu recevoir le même prix au 6ème si la mise à mort n’avait été entachée ‘un pinchazo avant l’estocade. A revoir ce torero qui se donne et qui torée bien quand les toros le lui permettent. Rubén Pinar ne pouvait rien faire avec le 2ème, impossible à la muleta et restait en dessous du 5ème, noble  et vif, avec beaucoup de pinchazos à un toro qu’il fallait bien tuer et couper les oreilles. Chaque toro recevait une pique, le 6ème aurait dû être piqué une deuxième fois… Il est regrettable que l’on institutionnalise la mono-pique même à des victorinos!

 Morón de la Frontera – 28 mars 2021 – Daniel Luque dans toute sa splendeur… on se répète…

Il s’agissait d’une corrida – desafío ganadero – et non pas une corrida concours comme il a été dit pour un mano a mano Daniel Luque – Ginés Marín. On remarquera l’originalité de la présentation de cette corrida dont le tirage au sort des toros avait eu lieu par les deux matadors dans les salons de l’hôtel Colón de Séville !!!  Les toros étaient successivement de José luis Osborne, Pallarés, Partido de Resina (ex Pablo Romero), Miura, Murube et Juan Pedro Domecq. fut Des comportements peu satisfaisants – c’est un euphémisme – fut le dénominateur commun pour les six: mono-pique, manque de caste ou faiblesse, malgré le succès remporté par Daniel Luque au Murube sorti 5ème. La présentation, physique et armures, était excellente pour une place de troisième catégorie, tous des toros avaient 5 ans, des capes variées en accord avec leur encaste

Très malchanceux au 1er, le torero de Gerena servait une faena d’infirmier et une grande estocade, il ne pouvait faire mieux avec l’exemplaire du Partido de Resina, bon pour la photo, mais suelto au début, réservé et topón ensuite, qui recevait une habile estocade après deux légers pinchazos. La faena de aliño se déroulait au son de la musique !! Le Murube, 5ème, sortait avec un galop qui augurait la chute, qui ne survenait pas heureusement, mais toujours à la limite de l’équilibre. Toute la science de Daniel Luque, plus l’élégance, l’art même, éclataient en début de faena par des passes aidées par le haut de la droite et naturelles au ralenti par le bas. Ensuite venaient des passes droitières à mi-hauteur et de belles naturelles assorties de jolis remates à ce toro qui se déplaçait sans trop de fluidité mais avec noblesse. Tout le mérite revenait à Daniel Luque qui, relâché, avec assurance, construisait une faena qui ravissait en compensation de ses précédents et involontaires échecs. Des luquecinas improbables terminaient cette faena avec le point d’orgue d’une nouvelle grande estocade. Deux oreilles.

 

 

 

 

Ginés Marín dessinait de belles véroniques et chicuelinas au pallarés, peu combatif à la pique et qui ne chargeait plus à la muleta. Bonne estocade. Le Miura, impossible à la cape, mettait bien les reins sous le cheval, devenait impossible aux banderilles car il coupait le terrain à chaque course d’Antonio Manuel Punta, il n’était guère mieux à la muleta. Il grattait le sol avant des charges hésitantes qui ne démontaient pas Ginés Marín qui affrontait pour la première fois un toro de Zahariche. Des passes des deux mains avec des arrêts du miura à moitié passage, avec pour terminer – surprise ! – des manoletinas valeureuses mais imparfaitement dessinées. L’estocade portée avec décision et lenteur était décisive et …une oreille était accordée. Au dernier, un joli JPD, colorado ojo de perdiz, de belles hechuras, Ginés Marín allait jouer son va-tout, à la cape d’abord profitant de la répétition de charges vives avant une rencontre avec le cheval monté par le père, Guillermo Marín, qui en réalité ne piquait pas. Á la muleta, il enchaînait à genoux, des passes en redondo au centre de la piste. Le toro s’étalait après la passe de poitrine. Ginés Marín toréait bien, avec temple mais sans vraiment briller devant un toro sans force. Silence après un pinchazo et une bonne estocade.


 

 

 

 

On distinguait dans la cuadrilla de Luque, Juan Contreras et Antonio Chacón et dans celle de Ginés Marín, José Chacón aux banderilles.

Herencia (Ciudad Real) – 27 mars 2021 – Curro Díaz au-dessus du lot

Une corrida avec tout juste 500 spectateurs, toujours selon les limites qu’imposait, cette fois-ci, le gouvernement de Castilla-la-Mancha. Des toros de Castillejo de Huebra d’origine Murube-Urquijo qui ne donnaient pas la mesure sauf le 4ème qui permettait, malgré des charges incertaines, à Curro Díaz de briller surtout de la main gauche, toréant au ralentí avec goût pour conclure d’une demi-estocade bien placée et couper deux oreilles.

Curro Díaz: ovation et deux oreilles.                                                                                       Andrés Palacios: silence ; un avis et silence.                                                                       Fernando Tendero: un avis et silence; une oreille.

Georges Marcillac

Les photos et le résumé de la corrida de Herencia sont d'après cultoro.com

Ce contenu a été publié dans Général, Georges Marcillac Escritos. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.