Valdemorillo – 9 février 2024 – La première de feria permet de découvrir un novillero prometteur: Samuel Navalón qui sortait a hombros.

La Feria de la Candelaria 2024 de Valdemorillo s’ouvrait sur une novillada qui permettait à l’afición madrilène de découvrir d’une part des novillos d’un élevage quasiment inconnu et une terna de novilleros dont seul Ismael Martin, de Salamanque, pouvait se prévaloir d’avoir foulé le sable de Las Ventas la saison passée – sans peine ni gloire… – d’autre part deux novilleros de la province de Valence, Nek Romero d’Algemesi et Samuel Navalón de Ayora, porteurs d’une certaine réputation pour avoir engrangé des succès certains qui devraient être validés cette année. On n’en savait pas trop de l’élevage de La Cercada dont les produits  n’impressioneraient pas les aficionados en raison de la disparité de leur physique et caractère, insignifiant le 1er, de surcroît manso, le 3ème de meilleures hechuras, les trois derniers colorados raisonnablement mieux armés et homogènes de poids. Seul le 3ème allait allègrement au cheval et le déplaçait sur un quart du ruedo jusqu’aux planches, pique unique, soutenue. mais ensuite relevée. Le 4ème développait caste et apreté mais ne demandait qu’à être bien dirigé… Le 6ème, suelto, avec un seul picotazo, confortait le succès de Samuel Navalón.

C’est donc Samuel Navalón qui sortait triomphateur de cette novillada avec deux novillos qu’il sût bien toréer, sûr à la cape pour des véroniques bien dessinées,  fermes sur ses jambes. Il amenait son premier jusqu’au centre du ruedo. Ce novillo chargeait de loin le cheval, le picador soutenait l’assaut et serrait de près Samuel dans les chicuelinas du quite. A la muleta, un farol de rodillas, au centre de la piste, suivi de passes de la droite, toujours à genoux, le novillo s’”ouvrant” à loisir  Le ton était donné par un enchaînement de derechazos, longs et bien menés, profitant de l’entrain du novillo. Une série de naturelles, une d’elles de grand temple. Les passes de poitrine, profondes étaient données surtout de la gauche. Les charges se réduisaient dans une passe circulaire à l’envers et venait un arrimón, non nécessaire, muleta accrochée… Une des bernadinas finales, mettait en péril Samuel Navalón qui tuait d’une estocade un peu tombée. Le 6ème, qui sortait suelto, était reçu par un capoteo suave en guise de brega inteligente pour ensuite être fixé et lui servir des véroniques de bonne facture. Le bicho n’était pas piqué…  La faena de muleta confirmait, une nouvelle fois, le style varié et gracieux de Samuel Navalón. La combinaison d’un doblón, changement de main en naturelle et passe de poitrine, précédait deux séries de la droite où prévalaient distance et rythme. Le passage à gauche s’avérait plus compliqué, le novillo se serrait de ce côté, le novillero ne “rompait” pas et était soulevé du sol… Des ayudados por alto, pieds joints, pour en terminer avec cette faena de Samuel Navalón de remarquable assurance et idées claires. Estocade entière caídilla.

                                       

Ismael Martín touchait un petit novillo, attiré par les planches, qui se fixait face à un burladero surtout durant le tercio de banderilles vulgairement assumé par le Salmantin. La poursuite du novillo, manso, le long des barrières, des passes isolées, ne menaient à rien sinon, tout à la fin, à une série de passes plus réunies près, des tablas. Estocade arrière, tendida. Le 4ème, mieux fait, était reçu par une larga cambiada de rodillas et conduit au centre par quelques véroniques. Il sortait suelto de la pique, donc peu châtié. Rapide et à corne passée se déroulait le tercio de banderilles, à l’actif? d’Ismael Martín. A la muleta, un cambio por la espalda, à genoux, précédait plusieurs séries de la droite, sans l’ajustement nécessaire à la pointe de caste que manifestait le novillo qui ne demandait qu’à être bien toréé. Les accrochages de muleta, l’”humiliation” et l’âpreté de novillo, mettaient en évidence la seule bonne volonté du novillero. Des circulaires inversés, des passes sans beaucoup de sens, aboutissaient à un pinchazo bas, un avis et une estocade tout aussi basse.

Nek Romero est un novillero puesto, classique. Son premier novillo, d’entrée, montrait peu de codicia mais s’animait à partir du tercio de banderilles. Le quite par chicuelinas exécutées avec un léger pas de côté révélait ou bien un manque de confiance ou tout simplemente un truquage pas très probant. Muleta en main, la faena débutait par des passes aidées par le haut et, de la gauche, des naturelles quelconques. De la droite, les derechazos étaient liés avec un petit pas de correction et du temple, quand même. Sur la gauche, les séries étaient plus stabilisées et la dernière bien meilleure avec la passe de poitrine. Le novillo chargeait “humilié” mais finissait par se diriger vers les tablas. Les inévitables bernadinas en terminaient d’une faena trop longue sans avoir profité des qualité du novillo sur la corne gauche. Deux pinchazos, un avis et une estocade entière. Le 5ème répétait ses charges dans le capote de Nek Romero pour des véroniques, jambes fléchies. La mobilité et le comportement du novillo sous l’unique pique incitaient Nek Romero à “citer” au centre du ruedo pour une statuaire. Le novillo chargeait et prenait de plein fouet Nek qui, apparemment indemne, reprenait toutefois la muleta pour des derechazos répétés.  Sans classe, le novillo ne tardait pas à s’arrêter et se diriger vers les tablas. Une estocade trasera et tendida suffisait pour mettre à mort un animal sans réaction.

                                                               

Ismael Martín: silence; un avis et timides applaudissements. Nek Romero: un avis et saluts de compassion. Samuel Navalón: une oreille aux deux; sortie a hombros. Nek Romero passait par l’infirmerie au terme de la lidia du 5ème: puntazo cuisse droite et légère blessure à la main droite. Bonne prestation de la cuadrilla de Samuel Navalón formée de José María Soler, Andrés Revuelta et Julio López. Froid et pluie dehors. Trois-quarts d’entrée.

Georges Marcillac.

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